28/09/2010
Mes démêlés avec le pôle emploi (le téléphone pleure)
On en était là : un brave employé au téléphone me révèle qu’après deux mois, le pôle emploi n’a toujours pas traité mon dossier, à cause d’un bug informatique que personne ne veut régler. L’employé me propose comme solution « d’aller gueuler directement dans mon agence et de les harceler pour qu’ils bougent enfin. »
Je ne m’imagine pas jouer la harpie hystérique ou le Rambo qui casse tout sur son passage. Puis je pense que me déplacer serait une perte de temps, qu’on me répondra sans doute la même chose. Je préfère téléphoner une énième fois…
Je précise que contrairement à la loi, les numéros sociaux comme celui du pôle emploi sont payants et qu’ils coûtent bonbon selon votre abonnement de téléphone. Cette petite histoire m’a déjà prélevé une quinzaine d’euros, pour RIEN.
Je rappelle donc et je résume le problème informatique dû à Pôle emploi.
La conseillère me sort : ah oui, je vois, effectivement…
Ouf ! Pour une fois, ils ne se contredisent pas.
La conseillère : « Votre dossier est bloqué car on attend toujours votre justificatif d’arrêt maladie de décembre 2008. »
HEIN ? Tout serait de ma faute en fait ? J’ai bien été en arrêt quand je me suis coupée un doigt, à noël il y a deux ans. Mais en tant que vacataire à temps partiel, sans contrat, ne travaillant pas pendant les vacances, j’avais calculé que je n’avais droit qu’à 10 euros d’indemnités… J’avais quand même envoyé mon papier mais le pôle emploi me l’avait retourné comme « incomplet » (mon employeur m’avait alors expliqué qu’avec mon statut particulier « c’était toujours le bordel parce que la sécu sociale et l’anpe n’y comprenaient rien »)
Là, deux ans après, on me ressort ce vieux dossier, alors que je n’ai même pas reçu d’argent à l’époque ? Qu’est ce que c’est que cette histoire ?
Comme mon ancien employeur m’avait prévenu, la conseillère me répond :
« Euh… en fait je ne connais pas trop le statut des vacataires… je sais pas quoi vous répondre... attendez je vous passe ma supérieure… »
Et je me retrouve soudainement avec le message d’accueil : « tapez 1 si vous voulez consulter les offres d’emploi. Ou dites "emploi" »…
J’ai espéré bêtement que la « supérieure » allait me répondre, donc j’ai laissé passer la trèèèès longue l’énumération du sommaire (tapez 238 si vous voulez un ukulélé. Ou dites « ukulélé ») Bien entendu, pour que l’appel soit plus cher, les intitulés sont ambigus, et on se retrouve à jongler une dizaine de minutes entre les différents menus avant de trouver le bon. Le bon étant bien évidemment toujours le dernier sur la liste. (Si vous souhaitez poser une question, dites directement « infos », ça vous évitera d’attendre. (je sais je sais, je suis d’humeur généreuse aujourd’hui)
Après 10 minutes, je comprends que la femme m’a bernée : ne sachant pas répondre, elle m’a raccroché au nez. (j'ai le cerf volant cerveau lent). Je retourne donc dans la rubrique infos pour parler à un 456ème conseiller.
Je ré explique le problème, mais à force de téléphoner et d’avoir des explications contradictoires, l’énumération est un peu longue et le conseiller n’a pas l’air de tout saisir. («alors d’abord on m’a dit ça.. puis une semaine après on m’a dit ça… Alors du coup j’ai fait ça, mais ensuite le problème se corse parce que… »)
Conseiller : - euh… ben déjà je ne vois pas de traces de votre demande d’allocation…
Moi (complètement désespérée) - QUOI ? Mais justement la semaine dernière j’ai bien demandé à votre collègue si vous aviez reçu tous mes papiers ! Il m’a dit que oui, « il les avait sous les yeux ! »
Conseiller : - ah ben ça, ça m’étonnerait ! C’est pas possible, on a aucun papier ici, on est juste au téléphone…
Comme il constate que je panique, il me caresse dans le sens du poil :
- C’est clair, c’est pas du tout normal… normalement on est obligé de traiter votre dossier en une semaine/15 jours maximum… là ça fait deux mois… je comprends bien votre inquiétude madame… bien sûr, sans argent pendant tout ce temps, c’est très dur… ne vous inquiétez pas, je re-signale le problème en disant qu’il est ABSOLUMENT URGENT de le traiter, j’espère que d’ici une semaine tout sera réglé, voilà madame, au revoir… »
Si vous avez bien décodé le message, ce conseiller m’a bien embobinée. Il n’a répondu à AUCUNE de mes questions. Je ne connais toujours pas le problème qui retarde mon inscription. Le pôle emploi n’a peut-être reçu aucun de mes papiers et ne sait même pas que j’existe. Et ce dernier coup de téléphone inutile a duré 29 MINUTES…
L’après-midi même, je reçois un courrier dans ma boîte mail.
ENFIN ! Une réponse ! Je suis sauvée !
Et là, oui, c’est encore possible, on monte encore d’un cran dans le n’importe quoi…
Suite demain...
dessin de Rodho
15:34 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : pole emploi, travail | | Facebook
07/09/2010
You never give me your money
Cette chanson des Beatles, composée par McCartney pour le mythique album Abbey Road, fait partie de mon top 10 Beatlesien. J'espère que vous l’écouterez et l’apprécierez… (le lien en rose). Elle est typique de Macca : il change de style de musique, de rythme et de voix, comme si la chanson en regroupait trois différentes...
"You never give me your money
You only give me your funny paper
And in the middle of negotiations
You break down
I never give you my number
I only give you my situation
And in the middle of investigation
I break down
Out of college, money spent
See no future, pay no rent
All the money’s gone, nowhere to go..."
Macca expose les déboires financiers avec leur société de production Apple (en référence à un tableau de Magritte dont Paul est fan, pas en honneur de la fille de Gwyneth Paltrow et du chanteur de Coldplay - « Salut, comment tu t’appelles ? –Pomme. Et toi ? Poum. Non je déconne, je m’appelle Cornichon, et mon deuxième prénom c’est Haricot vert-)
You never give me your money m’évoque actuellement ma situation avec le Pôle Emploi, de plus en plus ubuesque. Je vous raconte tout ça avec humour dès que je digère la chose…
"One, two, three, four, five, six, seven
All good children go to heaven"
Demain, on continue dans la chanson avec les résultats du quiz de rentrée.
Et vous, quel est votre titre des Beatles ou de McCartney préféré, ou qui vous parle en ce moment ? (Pas besoin d'être fan pour en connaître !)
19:17 Publié dans On connaît la chanson, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : beatles, mccartney, abbey road, pôle emploi | | Facebook
03/09/2010
Courage pour moi !
Je téléphone encore au pôle Emploi. Gênée de réclamer de l’aide, jusque-là je n’ai pas insisté. Un mois sans nouvelles, sans argent, ça commence à faire long. Je ne suis plus une employée, sans être chômeuse non plus, puisque mon inscription n’est toujours pas prise en compte. Je ne suis rien en fait. Je prends mon courage à deux mains et je téléphone :
Le pôle emploi : « ah ouais d’accord… elle est pas mal celle-là… nan mais j’y crois pas…
Moi (bégayant) : - Euh ?
Le pôle emploi : Ca m’énerve ça, en clair ça veut dire «démerdez-vous »
Moi (cramoisie) : - Meuh ?
Le pôle emploi : Nan, excusez moi mademoiselle pour le gros mot, mais là des trucs pareils…
Moi (penaude): - Euh ? J’ai fait une erreur ?
Le pôle emploi : - Ah non non ! C’est pas vous du tout ! C’est le pôle emploi ! Bon en gros, quand on a voulu enregistrer votre dossier, un type a fait une erreur qu’on n’est incapable de réparer. Faudrait appeler un informaticien et tout…Le mec a décidé que de toute façon le pôle emploi dont vous dépendez avait beaucoup trop de travail - vous savez, ya beaucoup de chômeurs hein- donc ils nous a envoyé votre dossier en mettant juste un post-it pour expliquer le problème. Vous ne risquez pas de recevoir de chômage puisque rien n’a été fait depuis un mois et demi.
Moi (bêtement soulagée de n’avoir rien fait de mal) : - Ah ! Et que faut-il faire alors ?
Le pôle emploi : Ben moi je leur renvoie le dossier en disant que c’est pas à nous de le traiter vu que vous ne dépendez pas de notre antenne, et je remets un message comme quoi faut régler la question.
Ah. La même chose quoi. S’ils continuent à se renvoyer la balle indéfiniment, on est pas sorti de l’auberge je vais même plutôt finir sous les ponts oui.
Moi : - Ca va prendre combien de temps vous pensez ?
Le pôle emploi : je vous avoue, ça risque d’être trèèèèèèès long… Non, la seule solution c’est que vous alliez gueuler directement sur le site dont vous dépendez, que vous les harceliez pour qu’il bouge enfin. Ah ben on peut dire que vous n’avez pas de chance… je lis que vous êtes née le 24 décembre, on n’a pas idée (on me l’a fait souvent celle-là, j’en ai déjà parlé ici)… Bon courage hein… »
Super. Ce sont toujours les grandes gueules qui obtiennent ce qu’elle veulent. Malheureusement ce n’est pas du tout dans mon caractère d’aller hurler sur la pauvre hôtesse d’accueil qui n’y est strictement pour rien. En plus j’ai déjà honte de demander des sous… Bref, je sens que le no shopping month lancé par Manu au mois d’août va s’éterniser… Je laisse encore passer une semaine, puis je prends mon courage à deux pieds : je vais dans mon agence pour m'expliquer gentiment.
Avec la fusion ANPE et Assedic, le pôle emploi est débordé. Chaque employé (ceux qui n’ont pas été virés) se retrouve avec le double de dossiers à traiter, ce qui nuit considérablement au suivi des chômeurs (je n’ai vu mon conseiller que deux fois en trois ans). Dans mon entourage et sur les blogs, les témoignages d’erreurs dans les saisies, de conseils contradictoires, de longs retards sur les paiements se multiplient. Je connais même deux personnes sans travail qui ont abandonné l’idée de s’inscrire au pôle emploi. Elles ne sont donc pas considérées comme chômeuses. C’est peut-être pour ça qu’officiellement le chiffre du chômage baisse, car officieusement (à en croire des employés interrogés dans spécial investigation) le nombre pourrait être doublé…
Et vous, des témoignages ?
19:44 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : travail, chômage, pôle emploi | | Facebook
02/09/2010
Courage les gars !
C’est la rentrée des classes.
Une minute de silence pour les 16 000 nouveaux profs enseignant pour la première fois aujourd'hui, sans avoir fait l'année de stage au préalable, donc n'ayant jamais été en contact avec une classe. Je plains la jeune recrue témoignant hier dans l'édition spéciale de Canal + : avec ses 23 ans et son petit gabarit, son physique de bimbo blonde décolorée, elle va se marrer dans sa ZEP...
Je pense aussi à tous les élèves traumatisés par le système de compétition de l’école (comme moi, partant tous les matins la boule au ventre). Une pensée pour ces ados qui s’ennuient au collège et lycée (j’adorais apprendre, mais seulement dans les matières qui m’intéressaient, et avec des profs pédagogues qui ne me considéraient pas d’office comme une demeurée irrécupérable : « ces jeunes, tous des bons à rien »).
Un de mes neveux, excellent élève à l’école primaire, très doué, se faisait tabasser et racketter dans la cour de récré parce qu’il était « le chouchou et le sale intello ». Il a décidé en rentrant au collège de ne plus bosser. Il se faisait ainsi mieux accepter par ses camarades. Résultat, cette année, il arrête l’école à 14 ans pour suivre une formation manuelle, là où on envoie principalement les jeunes dont on ne sait que faire.
Une année, on m’a proposé de faire pionne dans un de ses établissements : deux filles pour 450 garçons, « délaissés par leur famille, des jeunes en difficulté, voire délinquants » dixit le dirlo. Quand ils m’ont vu, les élèves en rut m’ont sifflée. Pendant l’entretien le principal a dû partir deux fois régler des bagarres. Les autres pions, uniquement des hommes, ressemblaient à des armoires à glace. Bref, le discours n’a pas duré longtemps : on s’est vite rendus compte qu’une frêle et douce jeune fille comme moi n’avait rien à faire là (à moins d’être maso).
J’espère que mon neveu n’a pas atterri dans l’une de ses écoles, lui qui ne voulait plus être le souffre douleur de ses camarades... Enfin… certains disent que les métiers manuels sont l’avenir, que faire de longues études ne sert à rien… C’est vrai que pour l’instant je ne bosse pas dans mon domaine, mais j’ai toujours trouvé très facilement dans n’importe quel autre : on me sélectionne car j’ai plein de diplômes, gages d’un minimum de compétences (normalement…)
En attendant, je sens que comme d’habitude je vais être obligée d’accepter le premier emploi qui passe. J’ai téléphoné (pour la 12000ème fois) au pôle emploi pour savoir où en était mon dossier, et la conversation était encore une fois surréaliste…
Suite demain
20:56 Publié dans Oh ? y a des gens autour !, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : rentrée des classes, école, travail, pole emploi | | Facebook